France-Chine, la crise actuelle : une divergence durable ?

Cette année, La France et la Chine fêtent les 45 ans de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Or, depuis quelque temps, la situation est très tendu et c’est la question du Tibet qui fâche. La rencontre du président Sarkozy avec le Dalaï-Lama, qui a tant fait débat, entraîne un gel des relations au niveau bilatéral d’abord et au niveau Européen ensuite, avec l’annulation du Sommet prévu. La situation semble s’éclaircir peu à peu, mais la France est toujours boudée par Pékin : Wen Jiabao ne ferra pas escale en France lors de sa prochaine tournée en Europe.
Parmi les pays européens, la France est donc actuellement dans la ligne de mire de Pékin. Pourtant ce n’est pas le seul État européen à avoir fait une telle démarche. L’Allemagne avait fait un choix similaire : En septembre 2008, la chancelière Angela Merkel avait, elle-même, rencontré le chef spirituel des Tibétains et le résultat avait été exactement le même. Cette crise était donc prévisible. Par la suite, le Dalaï-Lama était revenu en Allemagne, peu après les émeutes de l’année dernière, mais ni la chancelière, ni le ministre des affaires étrangères n’avait eu le temps de le rencontrer... Le ministre de la coopération n’avait pas suivi son gouvernement et une rencontre avait eu lieu. Résultat : condamnation de la Chine et mécontentement du gouvernement. Une diplomatie discrète est alors jugée plus appropriée.
Il ne faut pas s’attendre un repli du gouvernement chinois. Voilà donc probablement, sur fond de crise économique et de contrats commerciaux, la ligne que va suivre la relation sino-française, même si la situation heurte nos consciences…
Malgré cela, Pékin a très mal joué, car la voix forte et le ton imposé ne fait que renforcer l’opposition et de l’opinion et en France particulièrement le ton se radicalise. Un point que la Chine veut ignorer ; mais au-delà de la question même du Tibet, les divergences dormantes avec Pékin des droits de l’homme à la concurrence laisse, petit à petit, des traces inquiétantes dans l’opinion publique. Le problème c’est qu’une image ternie est difficile à restaurer et le mouvement ne suivra peut être pas les discours diplomatiques.

A Berton.